Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 741 .Jusqu’à présent, nous n’avons encore reçu que l’envoi des comestibles et les 3 caisses adressées chez M r . Perrier. Il y a longtems que les 2 barils d’huile d’olive devraient être arri- vés, et les autres caisses que vous nous avez annoncées bien avant // votre départ de Marseille, pourraient aussi nous être parvenues. Je n’ai pas manqué de vous prévenir de ce retard dans mes précédentes lettres 1 . Vous en aurez sans doute profité, mes chers enfans, pour prendre sur les lieux des informations a ce sujet ; cequi est bien à désirer, car une fois rendus à Grenoble, vous n’auriez plus les mêmes facilités. Quant à nous, toutes les fois que nous envoyons à la ville, nous avons soin de faire demander chez M r . Perrier, chez M me . Baillet, et au bureau des diligences, s’il n’est rien arrivé. .Mille choses tendres et empressées des bons parens de Châlon, ils sont en parfaite santé, et surtout fort occupés depuis quelques jours de leur déménagement 2 . Nous n’avons toujours point de reponse de Londres 3 . Mes travaux héliographiques 4 sont en pleine activité. J’ai fait venir de nouvelles planches d’étain : ce métal convient mieux à mon objet, principalement pour les points de vue d’après nature, parceque réfléchissant d’avantage la lumiere, l’image parait beaucoup plus nette : je me félicite donc de cette heureuse inspiration 5 . Antoine ainsi que son frère nous prient de les rapeller à votre souvenir. Ils ont appris par le fils de Rochemure, que vous étiez en voyage ; car nous n’en avions parlé qu’à lui lorsqu’il vint nous voir, et il le savait même // déjà. On avait aussi fait courir le bruit que vous étiez allés en Angleterre : quelques personnes s’obstinent encore à le croire aujourd’hui. Lorsque vous serez à Grénoble n’oubliez pas, je vous prie, la demi-douzaine de peaux de cheveraux dont on fait les gants de femme, pour mes tampons 6 : je suis presque au dépourvu de ce côté-là. .Ma femme s’unit à moi, mes chers enfans, dans l’expression la plus affectueuse de tous nos sentimens pour vous./. ://: J.N.Niépce .P.S. Mille choses agréables de vos parens et amis./. [E.m. p. 1] .P.S. Faite agréer nos civilités aux nouveaux parens que vous venez visiter à la Côte 7 . Adieu ! ://: Monsieur, Monsieur Isidore Niépce de Champmartin, chez Monsieur Louis Rocher, .à la Côte S t . André. .Département de l’Isère. 1. Inconnues. 2. « Bons parents » qui, vraisemblablement, n’étaient autres que M. et Mme. de Champmartin (v. 396). 3. Une lacune de sept mois séparant ce document du précédent courrier connu de Claude, on ignore par quels arguments il tenait alors Nicéphore en haleine. 4. C’est ici la première apparition du mot héliographie (soleil-dessiner), nom que Nicéphore a décidé de don- ner à son procédé mais qui ne nous sera révélé qu’en décembre 1827. Estimant alors devoir s’en justifier, Nicéphore précisera : « J’ai cru pouvoir donner ce nom à l’objet de mes recherches, en attendant une déno- mination plus exacte » (v. 433). 5. C’est ici également la première mention de l’étain comme support des images et plus spécialement de celles réalisées en chambre obscure. Ce ne sont pas les premières planches d’étain que l’inventeur se pro- cure mais nous comprenons qu’il s’agit là d’une innovation récente. 6. Ce sont les tampons qu’il utilise pour étaler le vernis au bitume sur les différents supports (v. 506). 7. Ces « nouveaux parens » pouvaient être Jacqueline-Marguerite Michon de Pierreclos et son mari, Antoine Mongez (v. App. XVIII). 399 1824 1829
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