Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 769 très-défectueuse et beaucoup trop faible. Vous jugerez par là, que j’ai besoin de toute votre indulgence, et que si je me suis enfin décidé à vous adresser cet envoi, c’est uniquement pour répondre au désir que vous avez bien voulu me témoigner. Je crois malgré cela, que ce genre d’application n’est point à dédaigner, puisque j’ai pu, quoique étranger à l’art du dessin et de la gravure, obtenir un semblable résultat. Je vous prie, Monsieur, de me dire ce que vous en pensez. Ce résultat n’est même point récent, il date du printemps dernier 1 : depuis lors, j’ai été détourné de mes recherches par d’autres occupations. Je vais les reprendre aujourd’hui que la campagne et dans tout l’éclat de sa parure ; et me livrer exclusivement à la copie des points de vue d’après nature. C’est sans doute, ce que cet objet peut offrir de plus intéressant ; mais je ne me dissimule point non plus les difficultés qu’il présente quant au travail de la gra- vure. L’entreprise est donc bien au dessus de mes forces ; aussi toute mon ambition se borne- t-elle à pouvoir demontrer par des résultats plus ou moins satisfaisans, la possibilité d’une réussite complette, si une main habile et exercée aux procédés de l’aqua-tinta, coopérait par la suite à ce travail. Vous me demanderez probablement. Monsieur, pourquoi je grave sur étain au lieu de graver sur cuivre. Je me suis bien servi également de ce dernier métal ; mais pour mes premiers essais, j’ai dû préférer l’étain, dont je m’étais d’ailleurs procuré quelques planches destinées à mes expériences dans // la chambre noire ; la blancheur éclatante de ce métal le rendant bien plus propre à réflechir l’image des objets représentés. Je pense, Messieurs, que vous aurez donné suite à vos premiers essais : vous étiez en trop beau chemin pour en rester-là. Nous occupant du même objet 2 , nous devons trouver un égal intérêt dans la réciprocité de nos efforts pour atteindre ce but. J’apprendrai donc avec bien de la satisfaction, que les nouvelles expériences que vous avez pu faire à l’aide de votre chambre obscure perfectionnée, ont eu un succès conforrne à votre attente. Dans ce cas, Monsieur, et s’il n’y a pas d’indiscrétion de ma part, je serais aussi désireux d’en connaitre le résultat, que je serais flatté de pouvoir vous offrir celui des recherches du même genre, qui vont m’occuper. .Agréez, je vous prie, les assurances de la considération distinguée avec laquelle j’ai l’honneur d’être, Monsieur, .Votre très-humble & très-obéissant serviteur, ://: J.N.Niépce. 419 Lettre (A.S.R.) 3 Saint-Loup-de-Varennes, 27 juin 1827. Nicéphore à Claude. .Au Gras, le 27 juin 1827. .Mon cher ami, Si j’ai tant tardé de répondre à ta chère lettre du 4 juin courant, qui contenait des détails si agréables, si importans pour nous, et que confirme encore ta bien intéressante 1. Cette indication nous permet de dater la plaque de La Sainte Famille conservée à la Société Française de Photographie, du printemps 1826. 2. Cela dit non sans malice ; c’est ce que Daguerre avait écrit à Niépce en janvier 1826, dans sa première lettre (v. 406). 3. Publ. in U (doc. 49). 418 1824 1829
RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==