Niépce correspondance et papiers
770 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS réponse du 18 à ma lettre du 4 du dit mois 1 ; ce n’est pas, comme on pourrait le supposer, faute d’empressement de ma part, mais uniquement parceque j’espérais pouvoir t’annon- cer quelque chose de décisif touchant le nouvel emprunt que nous devons faire pour rem- bourser nos prêteurs. M r . Granjon, notre notaire et fondé de pouvoir, a bien trouvé ici de quoi pay[er] 2 M.M. Farge et Philippe de Lyon 3 ; mais non pas M.M. Coste 4 . Il a déjà écrit et il [vient] de récrire à M r . Ollivier 5 , directeur de la Banque de France, à Paris, lequel a des propr[iétées] considérables dans nos environs, et dont il fait les affaires. Si ce Monsieur, qui est prodigieusement riche, consent à nous prêter, ce sera très heureux pour nous, mon cher ami ; car M r . Granjon pense qu’il n’exigerait pas au delà de 5 pour cent 6 . En attendant que la réponse arrive, et surtout à raison de cequ’il n’y a pas de tems à perdre, je me hâte de t’envoyer ci-joint un modèle de procuration, en te priant d’observer qu’il est indispen- sable que tu m’en fasses passer deux au lieu d’une, absolument conformes au dit modèle, sauf que dans l’une des deux au lieu de mettre telle somme qu’il jugera convenable, tu vou- dras bien, mon cher ami, mettre, emprunter jusqu’à la concurrence de soixante mille francs. Cet arrangement nous offrira l’avantage de ne pas instruire M.M. Coste et notre prêteur de Châlon 7 de ceque nous faisons avec les uns et les autres, et ensuite d’avoir une procuration toute prête pour une somme indéterminée, dans le cas où M r . Olivier répon- drait favorablement ; cequi couvrirait tout 8 , et nous mettrait à même de te fournir les fonds dont tu auras besoin, mon cher ami, pour terminer ton travail. Tu sentiras comme moi, combien cette dernière stipulation est essentielle. M r . Granjon s’unit à moi pour te recom- mander de mettre à ces deux procurations, toutes les formalités possibles, et pour te prier de me les expédier de suite ; les délais accordés devant bientôt expirer. Je suis bien peiné du dérangement que t’occasionnera cette demarche ; mais elle est aussi urgente qu’impor- tante pour nous. // Je suis trop resserré par l’espace et le tems, mon cher ami, pour te dire dans ce moment, au sujet de tes deux excellentes lettres, autre chose qu’elles nous ont fait à tous le plus grand plaisir, et qu’elles m’ont pénétré personnellement de la plus vive sensibilité pour cequ’il y a de si tendre, de si généreux dans tes bienveillantes intentions à mon egard. Les miennes te sont connues, mon cher ami ; et quoique moins flatteuses sans doute par leur objet, elles sont aussi sincères, aussi inaltérables que le sentiment qui nous les a ins- pirées réciproquement... Auras-tu bientôt mis ta machine dans le cas d’être présentée à la Société Royale de Londres 9 ? Combien nous sommes empressés de l’apprendre. Tu feras bien de ne pas négliger cette démarche, puisque, grâce à Dieu, tu es parvenu à la solution complette du fameux problème. Un rapport favorable de cette société serait déjà un bel à 1824 1829 Des débuts de la photographie jusqu’à l’association avec Daguerre 1. Ces deux lettres de Claude et celle de Nicéphore sont inconnues. Il faut remonter au mois de décem- bre 1825 pour trouver une lettre de Claude dans les documents connus (v. 396). 2. Déchirure. 3. Intérêts mis à part, les Niépce devaient à Farges 29.000 francs (v. 563), à Philippe 13.000 (v. 363). 4. Nous ignorons ce qui était exactement dû aux Coste à cette date. Deux ans plus tôt, la dette des Niépce à leur égard s’élevait au minimum à 50.820 F (v. 392). 5. Documents inconnus. A.C. Ollivier, domicilié 67 rue du Faubourg Montmartre, était chevalier de la Légion d’honneur, régent de la Banque de France, membre du Conseil supérieur du Commerce et des Colonies, membre du Conseil général du département, éligible (ALM.ADR. 1825). 6. Taux auquel les Niépce contractaient tous leurs emprunts. 7. Nous ignorons qui il était. 8. Déjà de plus de 100.000 francs en octobre 1824 (v. 386), leur dette sera de près de 170.000 au début d’août 1828 (v. 476). 9. La Royal Society (v. 438).
RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==