Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 775 bué à ralentir mon zèle. Je me suis donc livré à une autre application qui n’exigeât pas l’em- ploi des acides 1 . J’ai d’abord copié assez heureusement, quelques-unes des gravures que vous avez bien voulu me procurer 2 , et j’en suis maintenant à la copie de points de vues d’après nature, à l’aide de la chambre noire. Je suis entièrement satisfait de mon procédé héliographique 3 ; mais je ne puis pas en dire autant de l’instrument que j’emploie qui, de même que ceux du même genre, a de très grandes imperfections. Il n’y a en effet, Monsieur, de bien éclairée et de bien nette que la partie de l’image, qui se trouve juste au foyer de l’ob- jectif : tout le reste est plus ou moins vague et confus ; aussi dans ce moment, suis-je uni- quement occupé des moyens de remédier à ces graves imperfections 4 . Mais c’est déjà quelque chose d’assez remarquable que d’être parvenu, malgré tant d’obstacles, à recueillir l’image des objets représentés dans la chambre [noire] obscure. Si mes recherches actuelles ne sont point infructueuses, je serai d’autant plus près du but ; et je m’empresserai, n’en // doutez pas, Monsieur, de vous faire part des nouveaux résultats que j’aurai obtenus. En attendant, recevez, je vous prie, Monsieur les assurances reitérées de ma parfaite considération, J.N. Niépce P.S. J’ai cru pouvoir, sans indiscrétion, retenir l’épreuve qui accompagnait votre plan- che. Agréez à ce sujet, Monsieur, mes nouveaux et bien sincères remerciemens./. 422 Copie de lettre 5 (A.S.R.) 6 Paris, 29 juillet 1827. Lemaître à Nicéphore. M r . Niépce. Le 29 juillet 1827. Monsieur Je vous prie d’agréer mes remerciemens pour le panier de vin si bien soigné que vous avez eu la bonté de m’envoyer 7 ; je l’accepte avec plaisir ; mais les conseils que j’ai pu vous 1. C’est l’annonce d’un nouveau mode d’application que nous pressentions depuis février 1827, lorsque Nicéphore avait commencé à montrer son intention d’abandonner la gravure à l’acide (v. 410). 2. V. 415. 3. La satisfaction exprimée par l’inventeur indique que le procédé conduit à des images visibles en positif. N’ayant plus recours au traitement à l’acide, les résultats obtenus correspondent donc aux images formées dans le vernis au bitume de Judée de telle manière (sous-exposition) que le négatif au bitume soit visible en positif suivant les incidences de lumière (v. App. XXV). Le fameux point de vue pris de la fenêtre , aujour- d’hui conservé à Austin, dont Nicéphore fit cadeau à Francis Bauer, est une image de ce type. La mention portée au dos par Bauer lui-même (v. ill. p. 791) et les propos concordants de cette lettre, nous ont permis de dater le point de vue de la fenêtre de l’été 1827 (L.PH . déc. 1990). 4. Daguerre ayant exposé les mérites de sa « chambre noire perfectionnée » (v. 418), Nicéphore envisageait-il déjà d’en bénéficier ? 5. De la main d’Isidore. 6. Publ. in U (doc. 52) ; antérieurement in L. 1851 n° 6 p. 24. 7. V. 421. 421 1824 1829
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