Niépce correspondance et papiers

802 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS être utile 1 ; qu’il était lié d’amitié avec le vice-président de la Société Royale 2 , et qu’il vou- lait nous l’amener pour qu’il pût juger lui même de mes essais ; qu’il m’engageait à rédiger une petite notice sur ce sujet, et qu’il se chargeait de la lui présenter ; que la recommanda- tion d’une personne aussi influente que le vice-président, était ce que nous pouvions dési- rer de plus heureux pour le succès de ma démarche &c. &c 3 . Il nous a bien engagés à l’al- ler voir, en nous disant qu’il avait un cabinet d’histoire naturelle qu’il serait fort aise de nous montrer. J’avais eu la bonne idée de rédiger la petite notice en question 4 : elle est toute prête et je n’ai plus qu’à la copier. Ainsi nous irons chez M r . Bouer, demain ou après demain. Je regarde maintenant comme certaine la réussite de ma démarche actuelle, et par suite, de celle relative à la présentation de ma decouverte // [E.m. p. 1] à Sa Majesté britannique : alors, nous serons en bon chemin. Nous pou- vons nous passer de fonds jusqu’à l’arrivée de M r . Granjon, si son départ a lieu à l’époque indiquée 5 . Ta maman serait bien aise que tu lui remisses 6 la romance sur la mort de la prin- cèsse Charlotte 7 . Nous nous réunissons, mon ami, pour t’embrasser de tout notre cœur. Ne nous oublie pas auprès de notre digne pasteur // [E.m. p. 2] et dis bien des choses de notre part à tous nos gens. Nous désirerions que tu donnasses aussi à M r . Granjon, l’adresse d’Antoine./. ://: J.N. Niépce .France. ://: A Monsieur, Monsieur Isidore-Niépce, rue de l’Oratoire .à Châlon-sur-Saône. .Saône & Loire .France. 1824 1829 En italiques : les citations qui ont fait l’objet d’une traduction. Des débuts de la photographie jusqu’à l’association avec Daguerre 1. Propos qui, dans la bouche de Bauer, n’était pas un vain mot. On le verra, c’est à lui, plus qu’à tout autre, que l’histoire de la photographie doit d’avoir retenu, in extremis, le nom de l’inventeur. 2. Everard Home. 3. Fondée en 1660, la Royal Society est la plus ancienne société scientifique anglaise. Au début de l’année 1827, son président, Humphry Davy, en mauvaise santé, avait quitté l’Angleterre. En juillet, son état ne s’améliorant guère, il avait décidé de démissionner de sa présidence et écrit à ce sujet à son collègue et ami Davies Gilbert (1767-1839), trésorier de la Royal Society. Au cours de la séance du 6 novembre, ce dernier avait été chargé de remplir ses fonctions jusqu’à la fin de la session. Finalement, Gilbert sera élu président le 30 novembre ; mais trois ans plus tard, le manque de confiance de ses pairs, les cabales et les intrigues, le forceront à démissionner (D.N.B. art. Davy, Gilbert). Larry J. Shaaf a précisé que les affaires de la Royal Society étaient dans un état lamentable à l’arrivée de Niépce. Outre l’âpre bataille que déclencha la succes- sion de Davy, se posait un problème de fond : cette institution scientifique distinguée devait-elle être dirigée par un homme choisi pour ses compétences scientifiques ou par un homme choisi pour des raisons politiques. Le London Times relatait presque quotidiennement ce débat qui s’envenimait, et de plus critiquait le Conseil parce que les notes d’auberge n’étaient pas payées, « comme par des bedeaux s’empiffrant à un dîner payé sur la dîme » (L.J.S.). 4. On ne peut affirmer que Nicéphore parlait de la « nouvelle note » dont il avait envoyé un exemplaire à Aiton ; c’est pourtant bien ce qu’il laissait croire en employant le plus-que-parfait. 5. Nicéphore s’était inquiété de cette question au début du mois (v. 434). 6. Et non écrivisses. 7. Vraisemblablement les « stances élégiaques » que Claude avait eu à cœur de faire connaître à son voisin en 1819 (v. 338).

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