Niépce correspondance et papiers

820 C ORRESPONDANCE ET PAPIERS occupé pour vaquer à d’autres affaires que celles qui vous concernent personnellement 1 . Ce motif me détermine donc à vous transmettre par écrit, mes intentions relativement à la découverte dont je vous ai fait part, et à laquelle vous voulez bien vous intéresser. Je suis décidé à ne point l’utiliser actuellement ; j’attendrai pour cela, qu’elle ait acquis le degré de perfection dont elle est susceptible, et je m’en occuperai dès que je serai de retour en France. Mais il m’importe de savoir préalablement, Monsieur, quels seraient, dans le cas d’une complette réussite, les arrangemens que l’on me proposerait pour ( quant à ) l’exploi- tation de ma découverte, soit qu’il s’agisse fût question de former une société ou de traiter pour une somme déterminée. Je ne vous laisserai pas ignorer que dans ce cas-là, je ne consentirais aux dits arrangemens, qu’autant qu’ils me seraient plus avantageux que ceux qu’on me proposerait dans mon propre pays : la raison est trop aisée à concevoir pour que j’aie // besoin de l’expliquer. Vous sentirez de même que, pouvant prendre ailleurs des engagemens provisoires, il est essentiel que je sache d’avance, à quoi m’en tenir sur les pro- positions qui me seront faites par votre intermédiaire. Si elles sont de nature à me deter- miner, je promets de ne traiter qu’avec la ( ou les ) personnes que vous m’aurez désignées, et dont votre choix, Monsieur, me garantirait la moralité. Il suffit de considérer les nom- breuses applications de ma découverte aux arts du dessin et de la gravure, pour se convaincre qu’elle peut devenir par la suite, l’objet d’une spéculation dont il est facile d’ap- pretier toute l’importance ; mais cette considération doit par là même, entrer dans le calcul des avantages qu’il m’est permis d’espérer. Mes prétentions, comme vous le voyez, Monsieur, n’ont rien d’exagéré : je puis donc m’attendre à une réponse satisfaisante de votre part. En la supposant telle, je m’engagerais à vous instruire de ma réussite, et à vous faire donner communication des nouveaux résultats que j’aurais obtenus, [...] 2 pour vous mettre à même de prononcer. Alors, je n’aurais plus qu’à me décider d’après les proposi- tions qui me seraient adressées subséquemment. Veuillez me répondre ici, car mon départ l’époque de mon départ n’est pas éloignée je compte partir bientôt ; et lors de mon passage à Londres, mon entrevue avec vous, serait trop courte pour ( pouvoir ) régler d’une manie- re convenable les arrangemens ( conditionnels ) dont il s’agit 3 . J’ai l’honneur d’être &c. 452 Lettre (A.S.R.) 4 Kew, 17 janvier 1828. Nicéphore à Bauer. .Nous prions Monsieur Bauer d’agréer nos civilités empressées, et de vouloir bien nous donner de ses nouvelles. Je profite de cette circonstance pour lui faire passer le cata- logue des livres des sciences physiques etc. etc. qui se vendent à Londres, chez Trenttel et Wurtz ; présumant qu’il pourra lui être agréable d’en avoir connaissance. .Le 17 janvier 1828. ://: N. Niépce. 1824 1829 Des débuts de la photographie jusqu’à l’association avec Daguerre 1. Nous l’avons dit,Nicéphore fit la connaissance d’Ackermann vraisemblablement juste avant le 28 décembre 1827 (v. 446n), apparemment dans de mauvaises conditions. 2. Mot rayé, illisible. Peut-être alors. 3. Tout nous porte à croire qu’Ackermann répondit à Nicéphore, et que c’est lui qui proposa d’acheter l’hélio- graphie à « vil prix ». Nicéphore en sera profondément affecté (v. 454). 4. Publ. in U. (doc. 71). Une phrase du post-scriptum avait été publiée dès 1844 par Robert Hunt (R.H. p. 26).

RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==