Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 849 466 1824 1829 Nous sommes aussi très-reconnaissans, Monsieur, du soin que vous avez bien voulu prendre de mettre à part nos patentes pour le pyréolophore, et ceux des papiers de mon frère, qui peuvent nous être utiles : une pareille attention nous fait vivement sentir et jus- tement apprétier cequ’il y a de délicat et d’affectueux dans l’intérèt // que nous avons eu le bonheur de vous inspirer. Nous profiterons avec plaisir de la voie que vous nous indi- quez pour nous faire parvenir de la manière la moins coûteuse, les papiers mis à notre dis- position. Nous en profiterons également, pour faire éffectuer entre vos mains, le rembour- sement des avances qui ont eu lieu de votre part, Monsieur, ou de la part de M r . Cassel ; cequi nous engage à vous prier d’avoir la complaisance de nous en transmettre la note préa- lablement. .J’ai pris, durant notre séjour prolongé à Paris, mes mesures de précautions, en me procurant tout cequi pouvait m’être nécessaire pour la continuation de mon travail. J’ai fait construire par l’opticien Vincent Chevalier, un objectif achromatique qui donnera infailli- blement dans la chambre noire, plus de champ et plus de netteté aux images représentées 1 . Il m’a confectionné pareillement, pour le même objet, un verre périscopique d’après le sys- teme du D r . Wollaston 2 . Je serai ainsi à portée de comparer et [de] juger lequel des deux procédés est le plus avantageux. Je n’ai pas négligé de voir M r . Lemaitre, graveur, et M r . Daguerre. J’ai eu avec eux plusieurs entrevues, et ils m’ont bien recommandé de profi- ter de la belle saison pour donner suite à mes recherches 3 . M r . Lemaitre m’a dit obligeam- ment, que je pouvais disposer de son burin ; il m’a même prié de lui envoyer quelques points de vue d’après nature, préparés sur cuivre, et il se chargera de les graver. J’ai reçu aussi de M r . Daguerre, beaucoup de témoignages d’obligeance, et surtout d’excellens conseils que je tâcherai de mettre à profit. Depuis mon retour ici, je n’ai plus eu de rapport avec eux : je ne me propose même de leur écrire que lorsque j’aurai obtenu un résultat déci- sif, si toute fois je puis m’en flatter. Quant à M r . Daguerre, je ne sais d’ailleurs où le trou- ver ; car il se disposait à faire quelques courses ou plutôt quelques voyages ; ce qui me porte à croire qu’il n’est pas à Paris dans ce moment 4 . // .Quoique les nouveaux appareils auxquels je fais travailler ici, ne soient pas encore disponibles, ça ne m’a point empêché, Monsieur, de reprendre mes expériences héliogra- phiques d’après les moyens de perfectionnement indiqués dans ma notice. Je suis même déjà dans le cas de reconnaître que je ne m’étais point trompé dans l’apprétiation de quelques uns de ces moyens appliqués je ne dis pas à la gravure, mais au dessin d’objets vus dans la chambre noire. En partant de ces dernières données, j’ai lieu de bien augurer de mes prochains essais de points de vue d’après nature, quoique ce genre de représentation soit sans doute ce qu’il y a de plus difficile, et que je ne prétende pas arriver ainsi d’emblée, à la perfection. Voici le moment le plus favorable : la campagne est revêtue de tout l’éclat de sa parure ; j’attends donc avec impatience, que mes appareils soient prêts pour me mettre en mesure d’opérer. Si j’obtiens d’heureux résultats, j’aurai, Monsieur, le plaisir de vous en instruire, et de répondre même par là, j’en suis sûr, au vif intérêt que vous voulez bien prendre à l’objet de mes recherches. Dans ce cas, vous me permettrez aussi, je l’espè- re, de vous offrir celui de mes nouveaux essais qu’on aura jugé plus digne de vous être pré- 1. V. 461, 463. 2. V. 456. 3. Faut-il préciser que Niépce n’avait pas besoin qu’on le lui recommandât. Nous avons déjà souligné chez lui cette manière de présenter les choses. 4. En réalité, Daguerre était « encore à Paris » (v. 472).

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