Niépce correspondance et papiers

N IEPCE 883 J’ai l’honneur d’être, // Monsieur le Duc, avec le plus profond respect, Votre très humble et très obéissant serviteur Mignon 482 Lettre (A.A.S.) 1 Chalon-sur-Saône, 18 décembre 1828. Nicéphore à Chevalier. .Châlon-sur-Saône, le 18 X bre . 1828. .Monsieur, .Les deux objectifs périscopiques que vous m’avez confectionnés dans le courant de février dernier 2 , ont pour moi, l’inconvénient de ne pouvoir représenter que des objets peu éloignés à raison de leur court foyer 3 . Je désirerais donc m’en procurer deux autres, mais de 24 pouces de foyer chacun, et de 6 pouces de diamètre 4 ; d’un verre pur, et sans défauts. .Veuillez, préalablement, me marquer le prix de ces deux objectifs, pour me mettre à même de me décider à vous les commissionner. Dans ce cas, et lors que je les aurai essayés, il me faudra des planches en doublé, d’une plus grande dimension 5 : je vous prierai alors, Monsieur, de me les procurer ; et je me repose à cet égard, sur votre obligeance accoutumée. Les résultats que j’ai obtenus jus qu’ici, sur argent-plaqué, sont très-satisfaisans ; mais les planches n’avaient pas tout le poli désirable : j’ai reconnu depuis, que cette condition est absolument nécessaire pour que l’image des objets soit représentée avec une grande netteté. .La personne qui m’avait demandé des renseignemens sur vos mycroscopes achroma- tiques, les a trouvés beaucoup trop chers : c’est cequi m’a empêché // de vous faire part plus tôt de sa réponse 6 . Avez-vous des nouvelles de M r . Daguerre ? Est-il de retour de son voya- ge dans la Forêt-Noire ? .Mille choses honnêtes, je vous prie, à M r . votre fils, et recevez, en même tems, Monsieur, les assurances de ma parfaite considération. 481 1824 1829 1. Publ. in C.C. (pp. 29-30), A.C. (p. 119), P.G.H.2 (pp. 120-121). 2. Alors que Nicéphore se trouvait à Paris, à son retour de Londres (v. 456) 3. Nous retrouvons ici un raisonnement que Nicéphore a déjà énoncé en mai 1816 (v. 249) et qui ne concerne que la représentation des objets et non leur netteté comme on pourrait le croire. Une optique de foyer court balaye un angle très large où, dans le lointain, seules les grandes masses apparaissent. Avec un plus grand foyer la même image est obtenue dans un format plus grand et l’on peut observer les objets éloi- gnés. L’inventeur subordonne bien l’achat de « planches en doublé, d’une plus grande dimension » à l’em- ploi de verres de plus grand foyer (v. début 2 e §). Nous verrons que Chevalier répondra en terme de netteté ce qui, encore une fois, n’est pas le propos de Niépce. 4. Soit 649 mm de focale pour 162 mm de diamètre d’où une ouverture de f/4. L’inventeur possède déjà un objectif ayant un tel foyer (v. 408) mais de 81 mm de diamètre (ouverture f/8). C’est donc la luminosité qu’il cherche à améliorer dans le but d’abaisser le temps de pose puisqu’il gagne ainsi un facteur 4. 5. Donc supérieure aux dimensions employées jusqu’ici soit 7 pouces 1/2 de long sur 5 pouces 1/2 de large (20,3 cm x 14,9 cm). Avec les chambres obscures conservées au Musée Niépce, les dimensions permises ne sont guère plus importantes. A noter que depuis février 1827, Niépce possède des verres dont la distance focale est de 30 et 36 pouces (respectivement 812 et 975 mm). A l’heure actuelle, nous ignorons sur quelles chambres s’adaptaient ces optiques. 6. La demande remontait à juin (v. 472, 473).

RkJQdWJsaXNoZXIy NDY2MA==