Niépce correspondance et papiers
N IEPCE 887 nous. Je // ne sais si c’est une illusion de notre part : il est si naturel de croire ce qu’on dési- re ! Mais, comme le séjour de notre capitale, n’est pas sans attrait pour vous, Monsieur, et qu’arrivé là vous pourriez bien, cette fois, céder à la tentation de visiter le midi de la France ; nous ne désespérons pas de vous voir faire halte ici, puisque notre habitation se trouve précisement sur la route de Lyon à Paris. .Quant à nous, Monsieur, nous jouïssons d’une santé telle que le comporte notre posi- tion ; cequi n’est pas vous en donner une idée fort avantageuse. Jusqu’ici nous n’apperce- vons pas que le tems, qui finit il est vrai, par consoler de tout, ait apporté un adoucisse- ment sensible à nos peines. Trop de choses nous y ramènent forcément, parcequ’elles sont pour nous d’un intérèt majeur 1 ; et contribuent ainsi à les aggraver encore. Malgré cela, nous devons rendre grâces à la providence : la sérénité de la paix domestique, la tendrèsse et le bonheur de nos enfans nous promettent, au déclin de la vie, la continuation des seuls biens qui puissent nous la faire aimer, et que la fortune ne puisse nous ravir. Notre petite fille 2 se porte à merveille : elle devient plus gentille et plus jolie en grandissant. Bientôt elle aura une petite sœur ou un petit frère ; car sa maman est prête d’accoucher. Mais ça sera bien certainement un petit frère : quelques vieilles demoiselles, très-respectables, et qui ont la prétention de s’y connaître, l’assurent positivement, ainsi l’horoscope est infaillible 3 . .Mon fils me prie de le rappeller à votre bienveillant souvenir, Monsieur, et de vous faire agréer son hommage respectueux. Ma femme, qui est dans le secret de mes pensées et de mes affections les plus chères, doit être aussi de moitié dans leur expression. Elle s’unit donc à moi pour vous offrir ici, la nouvelle assurance de tous les sentimens que nous vous avons voués à jamais. Veuillez, Monsieur, ne pas nous oublier auprès de M r . et M me . Cassell : nous conserverons éternellement la mémoire de leurs soins // affectueux pour mon pauvre frère, et de leurs procédés pleins d’obligeance à notre égard. Veuillez aussi, je vous prie, être notre interprète auprès de M r . Aiton, de M r . Linch[ex], et de M r . et M me . C[o]per, lorsque vous aurez occasion de les voir. .J’ai l’honneur d’être avec la plus haute considération, Monsieur, votre très humble serviteur, ://: J.N. Niépce. .Angleterre. ://: à Monsieur Monsieur Bauer, de la Société royale de Londres .à Kew. .Surrey. .Angleterre. [N.s.m.] Mons. N. Niépce R d . jan y . 15 th 1829 1. Ces « choses [...] d’un intérêt majeur » n’étaient autres que les affaires familiales qui, chaque jour, s’avéraient plus préoccupantes. 2. Henriette n’avait pas encore deux ans. 3. Alphonse devait naître trois semaines plus tard. 484 1824 1829
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